Thomy Bourdelle nous confie des souvenirs et nous parle de ses projets
En bavardant avec Thomy Bourdelle, que nous reverrons à l’écran dans Vendetta en Camargue, on ne peut s’empêcher d’évoquer des souvenirs qui restent liés à l'« âge du muet ». Celui qui fut notamment l’interprète de vingt et un films réalisés par Léon Poirier a, pour raconter ses souvenirs, le ton simple d’un homme à qui le destin réserva de grandes joies et qui n’est pas loin de s’en reconnaître indigne.
Il évoque, tout en se défendant de vouloir se mettre sur le même plan qu’eux, ses modèles, Conrad Veidt et Georges Bancroff. Comme eux, Thomy Bourdelle a été, le plus souvent, au cinéma, du « côté des méchants ».
Pendant la réalisation de Verdun, visions d’histoire et celle aussi d’autres films, Thomy Bourdelle fut à la fois interprète, assistant, administrateur, secrétaire.
— On travaillait avec des équipes réduites et cela n’allait pas plus mal !
Entre autres réalisateurs qu’il a connus, l’acteur nous parle de Fritz Lang qui s’était fait construire à Dalem, après Metropolis, une maison tout en acier ; de Léon Poirier, qui avait voulu autrefois porter à l’écran La Symphonie pastorale et qui longuement avait préparé le film avec André Gide ; de René Clair qui, dans l4 Juillet, disait à Aimos : « Fais le texte toi-même, je m’en arrangerai ensuite. »
— Depuis, remarque Thomy Bourdelle, nos auteurs sont devenus plus exigeants. L’acteur nous parle aussi de l’avenir, et du film dont il sera prochainement l’interprète :
— Il a pour titre Bille de clown (réalisateur Jean Wall) et relate l’aventure d’un jeune provincial (Jean Carmet) qui rêve de faire carrière sous le chapiteau. Mon rôle : celui d’un directeur de cirque, ancien acrobate. Thomy Bourdelle pense — il n’a pas lu le scénario — que le personnage ne sera pas cette fois encore des plus sympathiques...
Roger Cantagrel.
Figaro du 7 Août 1950.
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