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mardi 31 décembre 2024

Thomy Bourdelle intime / Le Film Complet n°1696 / 26 Septembre 1935.

Si Thomy Bourdelle vivait en Amérique, il aurait certainement, au cinéma, une place aussi importante que celles de Douglas Fairbanks ou de Wallace Beery. Aux qualités sportives de ce dernier, à sa force, il allie la souplesse et la finesse sympathique du premier. 

Malheureusement pour lui, l'athlétique comédien habite... Paris! Il est donc tributaire des fluctuations et des caprices du cinéma français, tel que les événements et la difficulté des affaires l'ont fait aujourd'hui. Après un rôle comme celui de L'Homme à l'oreille cassée, où nul mieux que lui n'aurait pu rendre possible les spirituels anachronismes voulus par l'auteur, Thomy Bourdelle était en droit d'espérer non plus seulement le succès... mais la fortune! Sa vedette, déjà très importante, avait encore grandi de notables proportions. Hélas ! l'excellent artiste n'a pas encore, à la minute présente, retrouvé un rôle à l'échelle du tumultueux colonel Fougas. 

Dans la vie, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Dans notre cinéma, il en est de même pour les personnages que nos talentueux artistes sont appelés à incarner. C'est bien dommage! 

Cavalier émérite, expert dans tous les sports, Bourdelle est, au demeurant, un excellent homme d'intérieur, ainsi qu'en témoignent les photographies que nous reproduisons, ici. Nous le voyons tour à tour dans son bureau, au milieu de tous les "Thomy Bourdelle" de sa carrière de vedette, examinant sa collection de pipes ou admirant l'esthétique d'un Jupiter Olympien qu'il vient d'acquérir dans quelque coin spécialisé de Paris. Le sympathique comédien se double, en effet, d'un amateur d'antiquités et d'art. Son intérieur est un véritable musée. Toutefois. l'amour de l'Ancien ne l'empêche pas d'avoir un souci scrupuleux de la ligne moderne. C'est lui-même qui affirme », chaque jour, les plis impeccables de son pantalon. Nul ne réussit mieux que lui le coup-de-fer tailleur », disent ses amis. 

Le plus désagréable souvenir que Thomy Bourdelle ait gardé de sa carrière, est, pendant la réalisation de L'Homme à l'oreille cassée, l'opération du moulage de son visage, nécessitée par la fabrication de la momie qui le représentait après cent-quarante-neuf ans de léthargie. Un autre mauvais souvenir du sympathique comédien se réfère à la première vision de la dite momie, au studio, au moment où les sculpteurs chargés de l'exécuter l'avait révélé à leur... modèle ! Je me suis vu desséché et vieilli d'un siècle et demi, déclare Thomy Bourdelle. C'est une sensation que je ne souhaite à aucune jolie femme!

Le Film Complet n°1696 / 26 Septembre 1935. 

lundi 9 mai 2022

Sensations d'un homme de 135 ans - Pour Vous ( 4 avril 1935 ).

« Mon colonel, bonjour ! » 
Ainsi interpellons-nous Thomy Bourdelle au cours d'une rencontre matinale. Mais n'allez pas croire que le brave colonel Fougas d’Edmond About a conservé son riche uniforme d’officier des chasseurs de la garde ! Non, c’est un élégant civil qui nous répond en souriant : « Fini, envolé ! dirai-je même. Et pourtant, je le regrette un peu cet Homme à l’oreille cassée. 
 Thomy Bourdelle, le colonel Fougas de « L’Homme à l’oreille cassée ».

Il me rappelle de si bons souvenirs des heures de travail avec Robert Boudrioz ! J'avoue que j’ai aimé ce rôle à l’égal de celui de Caïn, que j'avais tourné jadis avec Léon Poirier, quoiqu'il soit assez difficile de faire une comparaison entre ces deux personnages si dissemblables. Pour Fougas, ce qui m'a enchanté, c'est le côté si particulier qui se dégage de l’œuvre d’Edmond About, cette satire si fine qui traverse le ton humoristique de l’ensemble. Que voulez-vous ? Il est assez malaisé de se représenter sans fantaisies un homme qui aurait dormi pendant plus d'un siècle. Mais si cela était réel, je crois que ce malheureux transplanté ne pourrait pas être heureux, en raison des souvenirs qui ont peuplé sa première existence. Il est vrai qu’une seconde vie en perspective ne doit pas déplaire à un pseudo-décédé et que l’on peut toujours faire des projets d’avenir. » 
Thomy Bourdelle s’arrête un instant, puis il enchaîne sa pensée : 
« Les projets ? Tenez, c’est comme dans le cinéma : on en fait bien souvent et ils se réalisent bien rarement. 
« Mais — est-ce une réminiscence de Fougas ? — un personnage me tente : le brigadier Gérard, de Conan Doyle. Un projet ? 
« Chi lo sa ! » 


G. B. Pour vous, 4 avril 1935













La Maison Dans La Dune de Pierre Billon (1934).

UN FILM DE QUALITE   La Maison dans la Dune  Un seul film nouveau cette semaine mais c'est un film français. Et de qualité. L'histoi...