Nul terrain n'est plus propice au drame que la piste d'un cirque : des psychologues y introduisirent les clowns, pour faire passer le public de l'émotion au rire. Dans A mi-chemin du ciel, ne se glisse nul intermède comique ; l'action passe du tragique au sentimental, puis revient au tragique.
Jim (Thomy Bourdelle) est la figure du destin, tenant en sa main la vie de ses compagnons, vie sentimentale de l'une, vie réelle de l'autre. Son amour contrarié lui fera oser le pire : il précipite dans la mort son partenaire jalousé qui, avant de s'écraser sur le sol, laisse aux poignets criminels la trace de ses ongles, stigmates sanglants dé cette passion.
Greta Nelson (Janine Merrey) peut tout craindre pour celui qu'elle aime et que le sort pare du maillot étincelant de la victime de Jim ; les corps suspendus dans le vide rythment plus vite, plus vile encore, le battement de nos cœurs. Et la forêt où erre Greta, hantée par la mort de Tony, où s'accroche à chaque branche, trapèze fleuri, un acrobate scintillant, semble la forêt du Roi des Aulnes, peuplée de fantômes bondissants et légers. Il faut tout le talent de Moreno pour assumer une fois de plus un rôle ingrat, pour la sauver du ridicule où sombrerait immanquable ment une artiste médiocre.
Eric Lintz (Jean Mercanton), est un enfant terrible que nous souhaiterions de fouetter s'il n'avait ce ravissant petit visage, si nous n'étions certains qu'il fallut beaucoup d'efforts pour placer dans celle bouche de petit garçon sage des mots aussi notoirement incompatibles avec son regard ingénu.
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